Caspienne


AKTAU :

DU PASSAGE DES DOUANES AU DEPART DU BATEAU…

 

Mercredi 17 décembre 2014

10h00 : juste pour se mettre au courant, on se présente au guichet n°8. On nous dit de revenir à 15h00 alors qu’on nous avait dit de revenir le 18/12 à 9h00. On sent que ça bouge…

16h00 : retour au bureau n°8 : « revenez à 20h00 ».

20h30 : on va se renseigner au guichet n°8, changement d’équipe personne ne nous parle. Et le gars ne nous adresse même pas la parole. Il nous montre du doigt un autre bureau…Ce bureau nous dit de revenir à 22h pour la suite des évènements.

21H30 : les camions en attente depuis 20 jours commencent à se rapprocher du poste barrière à l’entrée du port. Illico nous aussi, on saute du Maligorn direction le bureau qui nous a dit de revenir à 22h. Ok, il regarde nos documents et nous disent qu’ils manquent tous les tampons afin de rentrer sur le port. Bon, direction le Customs Control pour leur donner le doc de douane du véhicule d’entrée dans le pays. Il nous manque un numéro mais comme il est sympa, un coup de téléphone et l’affaire est réglé. Il obtient me numéro de notre dossier, et nous retrouve informatiquement. Entre temps tous les camions ont reculé sur leur parking de départ…

22h00 : Ensuite direction le poste barrière, là il me dise d’aller à l’autre bout du port au Border Control (côté bateau) pour 2 tampons sur les docs, plus un à la maison du feu (mais ça, j’avais pas compris) . Heureusement un gars me prend dans sa voiture et m’y amène. Retour à la barrière avec mes 2 tampons. Les douaniers me regardent en me disant qu’il m’en manque un, ils me font sortir, et me disent que je verrais ça après. Je retourne proche du bureau n°8, et les chauffeurs tous réunis à attendre le top départ me disent de retourner à la barrière pour le tampon manquant. Allez GO…

22h30 : En me voyant revenir, ils pouffent et un gars de passage me montre où est le bureau du feu, perdu au fin fond du trou du cul du port . je poirote là : personne et prend le numéro de téléphone inscrit sur la porte et retourne à la barrière. Ils appellent et me disent de revenir dans 15min.

23h20 : je retourne pour le dernier tampon du Maligorn. OK, je vais voir les gars restés au bureau n°8 (les autres ont tous passé la barrière) et me disent également que tout est OK .

23h45 : je pars réveiller les filles pour passer la barrière.

Jeudi 18 décembre 2014

00h00 : le Maligorn est devant la barrière, les filles descendent car uniquement le véhicule et son chauffeur passe la barrière. Les piétons passent par le Border Control (côté du bureau n°8) et sont rejoint ensuite par les chauffeurs des véhicules garés sur un parking sur le port (pour valider mes passeports).

00h15 : Contrôle du Maligorn, et hop, il rentre sur le port , se gare et un gars me dit de passer par une porte pour rejoindre le Border Control : mais cette porte est fermée.

Je vois Tatiana de l’autre coté qui me dit que les filles se reposent dans des canapés mis à disposition par un douanier sympa.

Je retourne vers le bureau de la barrière et ils me disent de ressortir le véhicule et de revenir à 6h00 pour passer la douane . Ah non, je pète un câble en leur disant qu’il m’emmerde et qu’ils sont dans un pays de merde, en insistant bien que l’on était dans le pays depuis le 27/11 et que je n’avais pas l’intention d’y rester une journée de plus. Je ressort et vois que la porte fermée est par miracle ouverte. Un gars me fait repasser la barrière en me disant de la suivre et d’aller chercher ma famille.

1h00 : la famille réunie, le douanier nous dit qu’ils vont nous faire passer et d’attendre avec les autres chauffeurs qui eux aussi sont revenus (y a rien à comprendre)

Les chauffeurs poussent les douaniers à nous faire passer plus vite, et ça marche… On nous dit dans 10-15 min…

3h00 : on passe, merci aux chauffeurs qui eux passent après 6h00.

3h30 : tout le monde dans le Maligorn direction le bateau. On dort jusque 7h30.

8h00 : les filles rentrent dans le boat et une longue, très longue attente commence car il n’est pas encore vidé de son chargement depuis la veille qu’il est à quai… Donc une trentaine de semi-remorques, une quinzaine de minibus  et des trucs et des machins.

Les filles vont dans la « salle de détente » avec Sam et un chauffeur doublon d’où on leur prend leur passeport et le cuistot leur montre leur chambre en demandant  de lui donner des tenge : NIET. Ensuite Sam demande au capitaine de laisser les 4 pichons voyageurs seule dans la chambre de 6 mais on lui dit ok s’il paie un supplément : Sam est avec nous.

16h30 : je suis le premier à entrer et on me fait descendre dans la cale inférieure du bateau : le Maligorn et un porteur seront les seuls en dessous. Je retrouve les filles dans la suite impérial après mettre débarrassé de mon passeport, de 50$ pour le chef du chargement et de 10$ pour le gars qui guide et arrime les véhicules. J’acquiesce…

21h00 : un camion Mercedes tout pourri, se bloque sur le pont, cale et ne redémarre pas. Panique générale, la mer commence à bouger… des camions viennent à la rescousse : un sur le côté pour maintenir la pression dans les bouteilles d’air pour les freins grâce à une rallonge flexible et l’autre derrière prêt à le tirer pour le remettre sur le quai. Le pont est libre à 22h15

22h30 : fin de chargement pour aujourd’hui, le pont passerelle bouge de trop avec la houle…

On va se coucher

Vendredi 19 décembre 2014

8h30 : on prend le petit dèj et déjà sur le pont supérieur il y a des camions. On est optimiste sur la rapidité du chargement.

10h30 : tout est arrêté, car ils attendent un container à mettre sur le pont supérieur. Il faut patienter qu’un train garé devant s’enlève, que des blocs en béton soient ôtés du passage de l’énorme grue, et patati patata.

14h00 : c’est reparti, la grue dépose le container là-haut et hop le chargement des camions peut redémarrer.

17h00 : fin du chargement avec 5 ou 6 bahuts chargés à plus de 70T sachant qu’en France, le maxi est 44T. Et là quelle aventure, les pneus sont prêts à éclater en se cabrant sur le pont. Plus le bateau se charge, plus il s’enfonce et le pont forme un angle que les camions ont du mal à passer et prennent de la vitesse arrivés dans le bateau. Le sol glissant et la charge font que certains camions, freins bloqués continuent d’avancer. Un autre s’arrête brusquement, son chargement défonce sa porte arrière et en redémarrant, il arrache tous les feux de sa remorque.

Mais bon, tout est entré, on est prêt pour le départ.

18h00 : la douane inspecte le bateau et un vient dans notre chambre pour vérifier les armoires. Il demande d’ouvrir le sac de Sam absent à ce moment-là. Il n’en est pas question : c’est pas à nous… Il repart

19h00 : le bateau bouge, « tout le monde sur le pont : ON PART D’AKTAU ». On dit bye bye le Kazakhstan et un chauffeur crache en disant Kazakhstan : ambiance… Tout le monde avait hâte de partir.

RECAP :

20 jours rocambolesques à Aktau en attente d’embarquement pour Bakou.

57 dernières heures de paperasses, d’attente pour enfin voir le bateau tant attendu partir.

Et dire qu’on aurait pu arriver le lendemain, faire une bonne nuit de sommeil, une grasse mat et même une sieste en bonus…


 

BAKOU :

DU BATEAU A LA SORTIE DEFINITIVE…

 

 

Samedi 20 décembre 2014

17h00 : arrivée dans la baie de Bakou, en attente.

19h00 : mise en place à quai et le second maitre nous dit : « déchargement prévu 23h00 ».

21h30 : début du déchargement, un camion sort et le deuxième bloque sur le pont : trop lourd

22h00 : on passe la douane dans le bateau et nous récupérons nos passeports tamponné vers 22h 30 = une journée sur 5 jours de transit de fichue.

23h00 : Le camion bloqué a laisser place à un autre qui réussit à sortir, et il l’autre recommence. Cette fois, il part à fond de cale sur le pont, mal contrôlé, il grimpe dessus et défonce tout l’arrière, la bâche et ses feux de remorque. Tellement qu’il a bourriné son moteur tombe en panne et bloque le déchargement.

23h30 : les filles retournent en chambre car on sent la longue nuit blanche…

Dimanche 21 décembre 2014

00h30 : moteur réparé, il sort : ouf. Les autres suivent jusque la moitié du pont central, et…ils commencent à vider le haut. 1,2,3,4 camions et stop. Dans une manœuvre, deux bahuts se collent remorque contre remorque dans le sens de la longueur. Allez…on repasse sur le pont central : c’est pour nous.

2h30 : un camion n’arrive pas à verrouiller sa remorque qui se trouve sur notre ascenseur.

3h30 : ok, il verrouille sa remorque mais coince contre le mur en arrachant sa bâche et en bloquant. Manœuvres et manœuvres, puis ils accrochent la remorque avec des chaines et la tirent latéralement. Ok c’est reparti. Un autre également sur notre ascenseur refuse de démarrer. Ils recommencent à vider le haut. ET MERDE, ON SORTIRA JAMAIS ?!?!?! Mais décident de vider en même temps le central sauf celui qui nous bloquent car cet imbécile de chauffeur ne fait rien pour arranger les chose à par fumer ses clopes.

4h55 : on va sortir, j’appelle les filles

5h20 : on est dehors et filons vers la sortie : heureux

5h30 : un crétin devant nous tombe en panne sèche et nous demande de l’aider. Je l’aide avec grand enthousiasme en le traitant de tous les noms et en lui vendant 20L de GO.

5h50 : on est devant la grille de sortie mais il nous manque un billet que nous n’avons pas. Dans le poste, le gros porc de douanier nous gave de choux rouge vinaigrette : beurk… Mais nous invite à revenir à 10h00 et de dormir sur le parking.

9h30 : un douanier vient nous réveiller et nous dit de se présenter illico au poste. Il nous donne 2 minutes.

9h45 : dans le bureau, on enregistre le Maligorn et on attend que le guichet billet s’ouvre dans 10min

13h30 : le guichet ouvre et nous allège de 595$.

13h50 : à nouveau devant la grille, il nous manque un tampon que je vais rapidement faire.

14h00 : on passe la barrière, et go la Géorgie…

4 commentaires:

  1. La vache, ya pas que des bons moments !!!!!! Entre foutage de gueule et réels dangers... Au secours !!!!! Bisous

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    1. Oui un vrai sketch! Mais tout ce petit monde garde le sourire, ça doit être normal tout ça!

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  2. Je n'arrête pas de relire ce post (faut dire qu'avec une patte folle, je n'ai pas grand chose d'autre à faire. Vive les arrêts de travail !), je n'en reviens toujours pas. Sacrée performance ! 1) pour avoir pu écrire cet article (vous preniez des notes sur un calepin au fur et à mesure des minutes qui passaient ???) 2) pour avoir conservé votre santé mentale !
    Profitez bien du Sri Lanka, vous l'avez sacrément mérité !
    Plein de bisous à tous les 4

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  3. Si tu veux on a finis notre stock de bouquin, vas les chercher en Géorgie si tu ne sais pas quoi faire!!!
    Oui, tu sais le temps passe très lentement quand on attend, alors oui les heures on s'en rappelle. Mais au bout d'un moment, ça devenait tellement sketch, que Ronan tapait l'article en direct live (on a eut largement le temps!!!). Il faisait son journaliste d'investigation dans les soutes du bateau!
    Par contre on aura peut-être des séquelles?
    Bisous à vous 4 aussi Et bon rétablissement à toi! Copine d'entorse!

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